Certaines espèces de fourmis se nourrissent 75% de miellats et autres produits sucrés.

Le miellat : La composition du miellat est variable et dépend de plusieurs facteurs :

– l’espèce, le stade et l’âge du puceron, – la présence de bactéries symbiotiques dans le tractus digestif des pucerons, – la composition du miellat dépend de la plante-hôte (Völkl et al., 1999), – les métabolites secondaires des végétaux et la nutrition minérale de ces derniers modifient aussi les teneurs en acides aminés (Malcolm, 1990), – le mutualisme avec les fourmis modifie la composition du miellat (moins de glucose, plus de sucrose, jusqu’à 40 % de mélézitose et 35 % de tréhalose, de plus grandes quantités d’acides aminés), mais aussi sa " présentation " (gouttelettes de plus petite taille) (Yao et al., 2001 ; 2002),

++ Définition et compositions:++ Le miellat est un terme générique définissant les rejets métaboliques des Homoptères, déposés sur les feuilles et au pied de la plante-hôte. Cette excrétion comprend essentiellement des sucres (Tableau 1), 90 à 95 % de la matière sèche (monosaccharides : fructose, galactose, glucose, mannose, etc. ; disaccharides : maltose, mélibiose, sucrose, tréhalose, turanose, etc. et trisaccharides : fructomaltose (erlose), mélézitose, raffinose, etc.) (Wäckers, 2000 ; Yao et al., 2001), des acides aminés libres (Tableau 2), des minéraux, des vitamines, des lipides et des acides organiques (Way, 1963 ; Buckley, 1987a ; 1987b).

botrys1

miellat 2 composition

Parmi les hydrates de carbone, on retrouve communément, quelle que soit l’origine du miellat : le sucrose, le fructose, le glucose et le maltose (quatre sucres issus du phloème), mais aussi des sucres complexes synthétisés par le puceron – le mélézitose, l’erlose (fructomaltose), le raffinose et le tréhalose – (Wäckers, 2000). Ce sont les concentrations de ces divers sucres qui varient selon l’espèce de pucerons, la plante-hôte ou encore d’autres facteurs développés plus loin.

Il a été montré qu'une grande variété d'insectes réagisse positivement à la présence de mélézitose6. Il a même été montré que les fourmis (Lasius niger) ont une sensibilité à la saveur sucré du mélézitose supérieur à celle du saccharose5.

Référence : Pascal Leroy, Quentin Capella et Eric Haubruge, «L’impact du miellat de puceron au niveau des relations tritrophiques entre les plantes-hôtes, les insectes ravageurs et leurs ennemis naturels», Biotechnol. Agron. Soc. Environ., volume 13 (2009) numéro 2 : 325-334 http://popups.ulg.ac.be/Base/document.php?id=4171 - Une mine d'information sur les pucerons...

Intéressons nous au mélézitose et au tréhalose :

La mélézitose est un constituant mineur du miel. Les miels de miellat (miel de sapin) contiennent une plus grande teneur en mélézitose, plus de 5 %.

Il a été observé qu'une concentration élevée de mélézitose dans le miel (10 % - 12 %) conduit à la cristallisation du miel (appelé miel béton), consommé en hiver par les abeilles.

Le mélézitose est le principal sucre constituant le miellat d'insecte mangeur de sève (Aphidoideas). La présence du mélézitose dans le miellat permet d'attirer les fourmis et les abeilles, favorisant une relation symbiotique entre le producteur de miellat et les fourmis.

Le miel de metcalfa tire son nom de l'insecte Metcalfa pruinosa, un Hémiptère originaire d'Amérique, qui produit un miellat récolté par les abeilles. Celui-ci aurait un pourcentage plus élevé de Mélézitose selon les recommandations d'une apicultrice qui m'a vendu son miel dans le 74.

La tréhalose est un sucre provenant du métabolisme de l’insecte suceur de sève. On le retrouve dans les miels produits à partir des excrétions des “ Cinara ” qui vivent sur les Conifères.